Histoire
- History
Le
Concert Spirituel fut la première société de concerts publics
non subventionnés par l’Etat. Sa fondation en 1725 par Anne Danican
Philidor mit fin au monopole des concerts de l’Académie Royale
de Musique. Le concert inaugural eut lieu le 18 mars dans la salle
des Suisses du château des Tuileries, prêtée par le Roi (et dans
laquelle le Concert resta jusqu’en 1784), et on y joua des œuvres
de Delalande et Corelli.
The
Concert Spirituel was the first organization to give concerts
on a commercial basis. Its foundation in 1725, by Anne Danican
Philidor put an end to the monopole the Académie Royale de Musique
had on the concerts. The inaugural concert was held on 18 March
1725, in the Salle des Suisses of the Tuileries Palace, lent by
the King (and where the Concert remained until 1784), and works
by Delalande and Corelli were performed.
Répertoire
Le
premier Contrat passé entre le Concert Spirituel et l’Académie
Royale de musique stipulait que le Concert Spirituel devait
jouer seulement de la " musique de chapelle "
sur paroles latines. Le Concert Spirituel ne devait jouer " aucune
musique française ni morceau d’opéra " et donner ses
concerts seulement les jours où l’Académie Royale faisait relâche.
Les motets à grands chœurs dominèrent alors les programmes.
The first contract between the Concert Spirituel and the Académie
Royale de Musique, said that the Concert Spirituel had to perform
only "chapel music" on latin lyrics. The Concert were
forbiddent to perform any french music and piece of opera,
and could only open on the days the opera was closed.
En
1727, la révision du contrat lui autorisa l’interprétation de
musique en langues française et italienne. À partir de 1728, date
de la mort de A.D. Philidor, le Concert fut dirigé par P. Simarre
et J.-J. Mouret qui mirent l’accent sur la musique profane (surtout
française), notamment sur la cantate. Le Concert Spirituel accueillit
alors les œuvres de Rameau, Mouret, Mondonville...
A
partir de 1748, et sous la direction de Pancrace Royer, la musique
profane fut à nouveau bannie. On entendit alors les œuvres religieuses
des grands compositeurs français, notamment Delalande, Mondonville,
Rameau, mais aussi des œuvres étrangères. Le Stabat Mater
de Pergolèse y fut joué en 1753, et les grands chanteurs Italiens
de l’époque s’y produisirent, notamment le castrat Caffarelli.
En
1755, à la mort de Royer, débuta l’ère Mondonville (qui
en était le directeur associé et le chef d’orchestre), et avec
elle, celle de l’oratorio ou motet français.
En
1762, le privilège échut à Antoine Dauvergne. On continua à jouer
des motets. À partir de 1771, des difficultés financières obligèrent
le Concert Spirituel à réduire le nombre de ses représentations.
En
1773, Pierre Gaviniès, Simon Leduc et Gossec prirent la direction
des Concerts et remirent l’entreprise à flot. On y joua de plus
en plus de compositeurs étrangers.
À
partir de 1777, le privilège fut concédé à Joseph Legros, haute-contre
de l’Académie Royale de Musique. Le Concert quitte la salle des
Suisses qu’il occupait depuis l’origine pour s’installer, toujours
dans le Palais des Tuileries, dans l’ancienne salle des Machines.
En
1789, il déménagea dans la salle du théâtre Italien puis à l’opéra
avant de disparaître, en 1790.
L'orchestre
et les choeurs
L’orchestre en 1751 : 16 violons (1ers et 2nds), 2 altos,
6 violoncelles, 2 contrebasses, 5 flûtes et hautbois, 3 bassons,
1 trompette, timbales (ajout de deux cors par la suite). Continuo :
orgue.
In 1751 : 16 violins, 2 violas, 6 basses,
2 double basses, 5 flutes and oboes, 3 bassoons, 1 trumpet, Timbals,
(2 horns later). Continuo : organ.
En
1774 : 12 1ers violons, 12 2nds violons, 4 altos, 12 violoncelles,
4 contrebasses, 2 flûtes, 3 hautbois, 2 clarinettes, 4 bassons,
2 cors, 2 trompettes, timbales.
In 1774 : 16 first violins, 12 second
violins, 4 violas, 12 cellos, 4 double basses, 2 flutes, 3 oboes,
2 clarinets, 4 bassoons, 2 horns, kettledrums.
Le
chœur en 1751 : 1ers dessus : 7 hommes, 6 femmes ;
2nds dessus : 6 femmes ; 6 hautes-contre, 7 tailles,
5 basses-tailles, 8 basses-contre.
The Choir in 1751 : 1ers dessus : 7 men,
6 women ; 2nd dessus : 6 women ; 6 hautes-contre,
7 tailles, 5 basses-tailles, 8 basses-contre.
En
1775 : Solistes, 4 sopranos, 1 haute-contre, 3 barytons ;
chœur : 12 sopranos, 15 hautes-contre, 7 ténors, 5 basses
(basses et barytons).
In 1775 : Soloists, 4 sopranos, 1 haute-contre,
3 baritones ; choir, 12 sopranos, 15 hautes-contre, 7 tenors,
5 basses (basses and baritones).
En
1778 : Dessus, 8 femmes et 3 faussets ; 8 hautes-contre,
tailles et basses-contre.
In 1778 : dessus, 8 women and 3 falsettists
; 8 hautes-contre, tailles and basses-contre.
Quelques
chiffres
En
65 ans, le Concert Spirituel a joué les œuvres de 456 compositeurs.
1253 œuvres ont été entendues. Les genres favoris furent le grand
motet, l’oratorio, la cantate, la sonate, la symphonie, le concerto
et l’air italien. Le Concert spirituel a beaucoup contribué au
développement de la musique instrumentale.
Les
Compositeurs
Les
favoris étaient Delalande, Mouret, Pergolèse, Gossec et Mondonville,
mais on joua aussi J.-B. Lully, Nicolas Bernier, J.-F. Lalouette,
Destouches, Louis Marchand, Jean Gilles, François Pétouille, Henry
Desmarets, Michel Pignolet de Montéclair, Louis-Antoine Dornel,
François Colin de Blamont, André Campra… et beaucoup d’autres.
À
partir de 1750, la production étrangère prit de plus en plus de
place dans les programmes et permit au tout Paris d’entendre les
œuvres de Händel, Pergolèse, Vivaldi, Telemann, Stamitz, Gluck,
Mozart…
Les
Rapports avec le public
Le Concert se devait d’être une entreprise rentable et devait
donc s’occuper de plaire au public. Les partitions anciennes étaient
reprises, mais sans respect pour les compositions d’origine. On
les coupait, on fragmentait, on retouchait, on changeait les orchestrations,
les paroles…
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