France
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Italie
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1602 |
Giulio Raimondo Mazzarino naît
à Pescina (L’Aquila) ; sa famille est d’origine sicilienne.
Il passe sa jeunesse à Rome. Il étudie chez les Jésuites.
Giovan Battista Marino (1569-1625)
publie les deux premières parties de ses Rime à Venise.
Tommaso Campanella (1568-1638)
écrit La città del Sole et plusieurs poèmes philosphiques.
5 Décembre :
L’Euridice de Giulio Caccini (1550-1618) est mise en scène
dans le Salone Antonio de’ Medici à Palazzo Pitti, à Florence.
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Tommaso
Campanella finit son Astronomia (4 ll.)
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1605 |
Tommaso Campanella,
prisonnier en Castel Sant’Elmo (Naples), écrit La Monarchia
del Messia et Recognoscimento filosofico della vera universale
religione contro l’anticristianesimo machiavellistico.
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1606 |
Tommaso Campanella
écrit les Antiveneti.
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1607 |
21 Avril :
Médiation de la France entre Venise et l’Eglise ; l’accord
est conclu grâce au cardinal de Joyeuse.
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1608 |
Tommaso Campanella est transféré
au Castel dell’Uovo (Naples).
Gasparo Murtola (†1624) publie
Della creazione del mondo, poème imité de du Bartas.
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1609 |
Tommaso Campanella
écrit sa Medicina (2 ll.)
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1610
Henri IV (1553-1610)
est assassiné par Ravaillac.
Louis XIII (1601-1643)
est roi de France
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1614
Majorité de Louis
XIII.
Octobre :
Convocation des États généraux. Richelieu (Armand Jean du Plessis
de Richelieu, 1585-1642) se fait remarquer par son éloquence.
Le tiers état propose d’adopter, en ce qui concerne les rapports
entre la religion et l’état, un gallicanisme intransigeant
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Tommaso Campanella
écrit Phisiologia, Ethica, Politica.
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1615
Février :
Fin des États généraux.
Avril :
Giovan Battista Marino, avec la permission du duc Carlo Emanuele
Ier de Savoie (1562-1630) et du cardinal Maurizio de
Savoie, son patron, quitte l’Italie et se rend à Paris.
15 Mai :
Giovan Battista Marino publie a Lyon le panégyrique Il Tempio,
dédié à Marie de Médicis (1573-1642), mère de Louis XIII.
Novembre :
Double mariage, entre Louis XIII et Anne d’Autriche (1601-1666),
et Elisabeth de France et le futur Philippe IV (1605-1665).
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Giovan Battista Marino publie
à Venise les trois parties des Rime, maintenant sous le titre
La Lira.
Mort de Giovan Battista della
Porta (1535-1615).
23 Mars :
Naissance de Ferrante Pallavicino.
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1616
Giovan Battista Marino
fait réimprimer à Paris ses Epitalami; dans la préface,
il exalte les mérites de Concino Concini, Maréchal d’Ancre.
Novembre :
Début en politique de Richelieu, comme secrétaire d’État pour
les affaires extérieurs.
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Tommaso Campanella
écrit une Apologia pro Galilaeo.
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1617
Assemblée de notables
à Rouen : on demande la suppression de la vénalité des charges,
le respect du pouvoir des municipalités, le démantèlement des
places fortes à l’intérieur, coûteuses pour les habitants et dangereuses
pour la paix commune.
24 Avril :
Assassinat de Concino Concini (1575-1617).
Giovan Battista Marino
(dont la position est toujours favorable, même après la mort de
Concini) écrit un pamphlet en réponse à la lettre des "quatre
ministres de Clarenton": La Sferza, invettiva contro quattro
ministri dell’iniquità. Il sera publié à Paris en 1625.
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1619
Carlo Emanuele
de Savoie se rend à Paris à l’occasion des noces de son fils Vittorio
Amedeo (1587-1637) avec Christine (dite Madame Royale, 1606-1663),
soeur du Roi de France.
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Mazarin, à la
suite de Girolamo Colonna, est en Espagne.
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1620
Giovan Battista Marino
publie à Paris La Sampogna.
Louis XIII, en "roi-thaumaturge",
touche plus de 3.000 scrofuleux.
Reprise des guerres
de religion.
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Francesco Fulvio
Frugoni naît à Gênes. |
1621
Première guerre de
religion.
Couronnement de Philippe
IV, roi d’Espagne.
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Mazarin, quittant
l’Espagne, rentre à Rome. Il devient officier de l’armée, au service
des Colonna en Valtellina.
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1622
Fin de la première
guerre de religion ; la moyenne Garonne et le haut Languedoc
sont dévastés. Richelieu est cardinal.
Naissance de Molière
à Paris.
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1623
Avril :
L’impression de L’Adone, poème idyllique de Giovan Battista
Marino, est terminée. Les dépenses ont été soutenues par la couronne;
le livre est préfacé par Jean Chapelain (1595-1674). Peu après,
l’auteur quitte la France.
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Paolo Sarpi fait publier Ragionamento
col prencipe di Condè.
15 Janvier :
Mort à Venise de Paolo Sarpi (1552-1623).
Mai :
Giovan Battista Marino suit le cardinal Maurizio de Savoie à Rome.
Juillet :
Mort du pape Grégoire XV. Tommaso Campanella compose à la hâte
Pro conclavi admonitio ad electores summi Pontificis de eligendo
summo Pontifice semper optimo.
6 Août :
Le cardinal Maffeo Barberini (1568-1644) est élu pape sous le
nom d’Urbain VIII.
Secondo Lancellotti (1583-1643)
publie L’Hoggidì, overo il mondo non peggiore né più calamitoso
del passato, qui anticipe la Querelle des anciens et des modernes.
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1624
Octobre :
Richelieu est ministre principal.
Pendant son deuxième
séjour parisien, Giovan Battista Andreini (1578-1654) publie chez
Nicolas Callemont trois "ragionamenti" en défense de
sa profession : Il Teatro celeste; Lo specchio;
La ferza.
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Tommaso Campanella
conclut sa Theologia (30 ll.). Il écrit à Marin Mersenne
(1588-1648), exprimant l’intention de publier sa Metaphysica
en France.
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1625
Deuxième guerre de
religion, à l'initiative des Rohan, dont les propriétés sont concentrés
dans le Poitou.
Avril :
Fin du deuxième séjour parisien de Giovan Battista Andreini et
de sa compagnie des "Fedeli".
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26 Mars :
Giovan Battista Marino meurt à Naples.
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1626
Nouvelle assemblée,
aux Tuileries : on perfectionne les projets de l’assemblée
de Rouen, de 1617.
Premiers signes de
la peste en Bourgogne.
Richelieu rachète
aux Montmorency la charge de grand amiral.
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Mars :
La France est alliée de Venise dans la guerre de la Valtellina
contre l’Espagne ; mais à la paix de Monzon Venise est exclue
des négociations.
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1627
Juillet :
Siège de la Rochelle.
La France est frappée
par la famine et par la peste.
Naissance de la duchesse
de Montpensier (Anne-Marie Louise d’Orléans, 1627-1693), ensuite
appelée "La Grande Mademoiselle" pour sa taille.
Mort de Lesdiguières,
dernier connétable. Richelieu abolit la charge de connétable.
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1628
La Rochelle, dernière
place forte des Huguenots, résiste au siège des armées du roi.
Richelieu fait bâtir un barrage qui part des deux extrémités du
bras de mer sur lequel la ville se dresse ; de cette façon,
il réussit à empêcher que les Anglais (dont la flotte est plus
forte et nombreuse que celle des Français) fassent parvenir les
ravitaillements aux rebelles, et en cause la chute.
28 Octobre :
Prise de la Rochelle.
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Mazarin est
licencié ès jurisprudence. Il commence sa carrière diplomatique
au service du Saint-Siège.
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1629
Code Michau
(du nom de la garde des sceaux qui l’avait proposé, Michel de
Marillac), qui cherche à ordonner en loi les instances des assemblées
de Rouen (1617) et des Tuileries (1626).
28 Juin:
Louis XIII signe l’Édit dit "de grâce" à Alès. L’Édit
de Nantes (1598), qui avait assuré la tolérance du roi à l’égard
des Huguenots, est formellement annulé ; la communauté Huguenote
choisira pourtant une politique de loyauté à la couronne pour
un demi siècle à venir.
Théodore Agrippa
d’Aubigné écrit Sa vie à ses enfants.
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11 Janvier :
Tommaso Campanella est définitivement libéré.
Claudio Achillini (1574-1640)
adresse au roi l’épître Al re cristianissimo
il Gran Luigi il vittorioso, il giusto.
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1630
Mort de Théodore
Agrippa d’Aubigné (1552-1630)
11 Novembre :
"Journée des ruses": Marillac est emprisonné ;
Marie de Médicis et Gaston d’Orléans choisissent l’exil volontaire.
Le roi abandonne la politique de paix catholique et de réformes
que ceux-ci soutenaient, et adopte la position de Richelieu et
sa politique agressive.
Première débâcle
des Espagnols en Piémont.
17 Intendants sont
choisis entre les maîtres des requêtes, et mis à la tête de chaque
province ; ils doivent, en plus, exercer la tâche d’officiers
de finance, en fixant les impôts et en contrôlant leur perception.
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Francesco Bracciolini (1566-1645)
publie La Roccella espugnata (poème héroïque).
Les Vénitiens, pendant la guerre
du Monferrat, sont battus à Valeggio. Mazarin, vêtu en abbé, se
montre à Créqui et à ses armées, en criant: "Paix! Paix!".
Fin de l’an: Gabriel Naudé (1600-1653) suit le cardinal
de Bagni à Rome comme secrétaire et bibliothécaire.
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1631
Deuxième débâcle des
Espagnols en Lorraine.
Richelieu rachète
aux Gondi la charge (vénale) du généralat des galères ; de
cette façon, la marine de France revient au roi.
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Traité de Cherasco, le premier
auquel Mazarin prenne part. Venise reçoit un traitement défavorable.
Arrigo Caterino Davila (1576-1631)
publie l’Historia delle guerre civili di Francia.
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1632
La crise vient se
terminer. La peste et la famine ont tué 10 % de la population.
Mazarin négocie un
traité secret entre l’Espagne et la France. Cette importante opération
lui permet de se mettre en lumière auprès du cardinal de Richelieu.
La même année, Urbain VIII l’envoie à Paris afin que
la France intervienne dans l’occupation de Genève à côté des Savoie.
À Paris il reçoit la tonsure, qui est le seul grade ecclésiastique
qu’il reçoive ; les nonces du pape à Paris pour cette cause
sont maintenant deux, Mazarin et Giorgio Bolognetti. Ils doivent
éviter que la France prenne partie à la guerre de Trente Ans.
Chaque tentative sera vaine; la France est désormais nettement
opposée aux Habsbourg.
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Tommaso Campanella
dicte à Gabriel Naudé (1600-1653) Vita Campanellae (perdue).
Il écrit Dialogo politico fra un Veneziano, Spagnolo e Francese
circa li rumori passati di Francia.
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1633
Le chancelier
Séguier est chef de la justice. Il restera en charge, presque
sans interruption, jusqu’en 1672.
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1634
À Tournon sur Rhin
une paysanne, Jeanne de Ruède, semble possédée. Elle est portée
dans une chapelle sous la juridiction du légat pontifical à Avignon,
Mazarin ; Mazarin interdit tout exorcisme. La possédée cesse
de manifester tout signe de possession.
27 Septembre :
Naissance à Niort de Françoise d’Aubigné, nièce de Théodore Agrippa
d’Aubigné et future Mme. de Maintenon.
15 Novembre :
Tommaso Campanella rejoint Lyon.
1 Décembre :
Tommaso Campanella rejoint Paris.
20 Décembre :
Giorgio Bolognetti impose à Campanella de ne rien publier sans
son autorisation. Campanella lui répond avoir déjà demandé au
Pape d’avoir Richelieu et la Sorbonne (qui lui sont favorables)
comme juges.
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23 Octobre :
Le cardinal Francesco Barberini ordonne à Giorgio Bolognetti d’exercer
un contrôle serré sur Tommaso Campanella et sur sa production
philosophique.
2
Novembre : Tommaso Campanella, en fuite d’Italie,
s'empresse d'écrire une longue lettre à Urbain VIII, dans laquelle
il se déclare sujet loyalissime de l’Eglise; mais de la curie
sont déjà parties des lettres qui l’accusent.
6 Novembre :
Le cardinal Francesco Barberini écrit à Giorgio Bolognetti que
l’unique moyen d’éviter que Tommaso Campanella fasse des sectateurs
est de le discréditer auprès de Richelieu.
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1635
5 Février :
En dépit de l’obstinée campagne de diffamation soutenue par Giorgio
Bolognetti et Mazarin, Louis XIII reçoit avec bienveillance Tommaso
Campanella et lui accorde une petite pension.
Mai :
Giorgio Bolognetti et Mazarin réussissent à faire croire à Gabriel
Naudé, Pierre Gassendi (1592-1655) et Nicolas Peiresc (1580-1637)
que Campanella est leur adversaire.
12 Mai :
La France déclare guerre au roi d’Espagne.
Soulèvement dans
toutes les villes de la Guyenne.
Fondation
de l’Académie Française, qui doit patronner les arts et les sciences.
À la fin d’Août
Giorgio Bolognetti et Mazarin écrivent à Rome qu'il est impossible
arrêter la publication des oeuvres de Campanella, approuvées par
la Sorbonne et par le garde des sceaux.
Tommaso Campanella
écrit les Aforismi politici per le presenti necessità di Francia,
et les envoie au Pape.
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1636
L’armée espagnole
avance en Bourgogne et en Picardie, jusqu’aux portes de Paris.
Mazarin laisse Paris
et s’établit à Avignon. Campanella perd les subsides de l’Église ;
la pension de Louis XIII est insuffisante et irrégulière.
Tommaso Campanella
publie De sensu rerum dédié à Richelieu ; Atheismus
triumphatus ; De gentilismo ; De praedestinatione ;
Expositio super IX
Rom.
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1637
La révolte des Croquants,
guidée par La Mothe-La Forêt, explose en Périgord et aux environs ;
la révolte des Nu-pieds en Normandie préoccupe le Conseil.
6 Août :
Impression de Philosophia realis de Tommaso Campanella.
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1638
30 Avril :
Dubray finit d’imprimer la Philosophia rationalis de Tommaso
Campanella.
Dimanche
5 Septembre : Naissance du Dauphin, futur Louis XIV
à Saint-Germain. Tommaso Campanella en fait l’horoscope ;
le Dauphin est né le même jour, à la même date que Campanella
soixante-dix ans avant. Le verdict est que le futur roi sera luxurieux,
comme Henri IV, et très superbe ; qu’il règnera pour beaucoup
d’années et avec dureté, et cependant heureusement ; qu’il
conclura ses jours malheureusement ; et que sa mort sera
suivie d'une grande confusion dans la religion et dans le règne.
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Ferrante Pallavicino
(1615-1644) écrit l’"applauso" Per la nascita del
Delfino di Francia.
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1639
L’armée espagnole
recule dans le Roussillon.
7 Juin :
Mazarin se fait naturaliser français, après avoir inutilement
demandé aux espagnols d’être fait cardinal.
21 Juin :
Tommaso Campanella meurt au couvent de la Rue Saint-Honoré à Paris.
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Naissance à
Rome de Marie Mancini, nièce de Mazarin, future amante de Louis
XIV.
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1640
L’armée espagnole
est forcée à abandonner l’Artois. Dans le même temps, la Catalogne
se soulève, et le Portugal déclare son indépendance sous une dynastie
nationale.
21 Septembre :
Naissance de Monsieur, Philippe duc d’Orléans, à Saint-Germain.
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Maffeo Barberini
(Urbain VIII) publie ses Poesie toscane.
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1641
Les maîtres des
requêtes sont uni en un corps formalisé, et dotés de grands pouvoirs
financiers.
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Juillet :
Le cardinal de Bagni meurt. D’abord Gabriel Naudé passe au service
d’Antonio Barberini; ensuite il est appelé en France pour être
bibliothécaire du cardinal Richelieu.
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1642
Soulèvements en Gascogne.
Gabriel Naudé quitte
l’Italie après onze ans; il devient secrétaire et bibliothécaire
de Richelieu.
4 Décembre :
Mort de Richelieu. À cette nouvelle, des feux de joie sont allumés
dans toutes les provinces.
Décembre :
Ferrante Pallavicino est conduit à Avignon, juridiction pontificale,
par "Carlo Morfì", en réalité Charles de Bresche, espion
du vice-légat apostolique Federico Sforza.
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8 Janvier :
Mort de Galileo.
Novembre :
Ferrante Pallavicino laisse Venise sous la menace d’être arrêté
par le Saint Office; il veut rejoindre la France. Il est accompagné
d'un ami français, rencontré peu avant, "Carlo Morfì".
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1643
21 Avril :
Le Parlement enregistre la Déclaration que Louis XIII vient de
signer : son épouse Anne d’Autriche est nommée régente, et
son frère Gaston d’Orléans lieutenant du règne ; mais leur
charge est presque annulé par la présence d’un conseil de sept
membres effectivement plénipotentiaires, parmi lesquels figurent
aussi Condé (père du jeune Enghien), et quatre protégés de Richelieu,
dont Mazarin.
14 Mai :
Mort de Louis XIII (1610-1643). Sa Déclaration n’a pas de substance
juridique: la monarchie est "successorale", non "héréditaire",
ce qui comporte que le successeur prenne sur lui le plein pouvoir.
En cas de minorité du successeur, le gouvernement est confié à
un régent : ici, la reine. Le successeur, Louis XIV, a seulement
4 ans, 8 mois e 18 jours. En accord avec Condé, Anne d’Autriche,
assume la pleine régence, et Gaston d’Orléans la pleine lieutenance.
18 Mai :
Anne d’Autriche conduit le petit Louis XIV au Parlement ;
le petit roi passe des bras de sa mère au trône, et prononce un
discours très court, appris par coeur, dans lequel il confie à
sa mère l’administration des affaires du royaume. À son tour,
la reine prononce un discours dans lequel elle se déclare disposée
à se reposer sur les conseils du Parlement ; un des présidents
lui veut immédiatement donner des doléances pour des réformes
de l’État, mais la reine refuse. Mais la reine se voit peu après
forcée à s'appuyer sur le cardinal, qui a su acquérir sa bienveillance.
Mazarin assure une parfaite continuité avec la politique de Richelieu.
19 Mai :
L’armée espagnole des Pays Bas, qui a envahi la Picardie, est
défaite à Rocroi par le jeune Louis de Bourbon, duc d’Enghien,
futur prince de Condé (dit "Le Grand Condé", 1621-1686).
10 Septembre :
L’archevêque de Toulouse et deux théologiens parisiens font rapport
au cardinal sur le cas de la nonne "possédée" Madeleine
Bavent, qui est déclarée, avec ses collègues, obsédée, possédée
et ensorcelée.
Soulèvements en Rouergue.
Molière
fonde l’Illustre Théâtre, qui fait faillite. Dès lors, il se produit
en province.
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1644
Janvier :
La reine et le cardinal hésitent à laisser Madeleine Bavent entre
les mains de François de Péricard, évêque d’Évreux, pour qu’il
continue ses exorcismes; ils craignent aussi qu’une instruction
judiciaire soit ouverte au Parlement de Rouen.
Le surintendant des
finances, Particelli d’Emery, dont l’activité est presque entièrement
consacrée à trouver chaque année les quelque 100 millions de livres
nécessaires aux projets des ministres sur le continent, publie
une série d’édits : Mars. Edit dit "du toisé",
qui pèse sur les bâtiments des faubourgs de Paris ; Août:
Taxe dite "des aisés" ; Octobre : augmentation
des impôts d’entrée dans la ville ; ces dispositions, nettement
défavorables aux parisiens, provoquent le mécontement du Parlement.
5 Mars :
Mort de Ferrante Pallavicino, par décapitation, à Avignon.
16 Juin :
Naissance d’Henriette-Anne d’Angleterre.
Giovan Battista Andreini
joue dans La finta pazza de Giulio Strozzi.
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Mort de Maffeo Barberini, pape
Urbain VIII. Son successeur est Giovanni Battista Pamphili (1574-1655),
pape Innocent X.
Paolo Giordano II Orsini (1591-1656),
duc de Bracciano, dédie à Mazarin ce sonnet (imprimé dans son
recueil en 1649):
A Giulio cardinale Mazzarini.
Di saper, di valor
alto e profondo
Abisso, Giulio, in te se volgo il ciglio,
Col cui vigile oprar, col cui consiglio,
Il franco re vince e governa il mondo.
Al suo, valor simile, anzi secondo,
D’Alcmena Tebe rimirò nel figlio,
Ch’a pena giunto entro al mortale esiglio
L’uno e l’altro strozzò serpente immondo.
Dissi il valor d’Alcide al suo non pari,
E con ragion, s’ei non due serpi snerva,
Ma d’eserciti, in un, campagne e mari.
E folle fora il dir: perché proterva
Sorte non ha, sono i suoi gesti chiari:
A sovruman valor Fortuna è serva.
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1645
10 Mai :
L’ordre des Bons Fils s’établit à Charenton.
Mazarin
appelle à Paris Antonio Barberini, qui sera un excellent "agent"
de musiciens et chanteurs. Margherita Costa († 1656?) le
suit.
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1646
Février :
Anne d’Autriche et ses fils reçoivent l’hommage des cardinaux
Francesco et Antonio Barberini. Le Roi, sept ans et demi, porte
un justaucorps, des culottes et un collet de dentelle ; il a une
canne enrubannée. Le frère, n’ayant pas encore sept ans (il est
dans sa sixième année), est encore vêtu en fillette. Monsieur
est bien souvent conduit en visite chez le futur abbé de Choisy
(1644-1724), de quatre ans plus jeune que lui. Le petit François-Timoléon
pour sa part est vêtu en fillette, et a les oreilles percées.
Mazarin favorise et encourage, pour le petit Monsieur, une éducation
toute au féminin. Le marquis d’Argenson dit dans ses Mémoires:
"L’abbé de Choisy m’a bien de fois
répété ce dont il dit un petit mot dans ses Mémoires, c’est que
c’était par un effet de la police du cardinal Mazarin que l’on
l’élevait Monsieur, frère du Roi, de la manière la plus efféminée,
qui devait le rendre pusillanime et méprisable…". Ainsi,
en effet, dit l’abbé de Choisy dans ses Mémoires: "On m’habillait
en fille toutes les fois que le petit Monsieur venait au logis,
et il y venait au moins deux ou trois fois la semaine. J’avais
les oreilles percées, des diamants, des mouches, et toutes les
autres petites afféteries auxquelles on s’accoutume fort aisément,
et dont on se défait fort difficilement. Monsieur, qui aimait
aussi tout cela, me faisait toujours cent amitiés. Dès qu’il arrivait,
suivi des nièces du cardinal Mazarin et de quelques filles de
la Reine, on le mettait à sa toilette, on le coiffait. […] On
lui ôtait son justaucorps, pour lui mettre des manteaux de femmes
et des jupes; et tout cela se faisait, dit-on, par l’ordre du
Cardinal qui voulait le rendre efféminé, de peur qu’il ne fît
de la peine au Roi, comme Gaston avait fait à Louis XIII".
Ce projet du cardinal va connaître un plein succès.
Assassinat à Paris
de Charles de Bresche, peut-être pour venger sa trahison de Ferrante
Pallavicino.
Mazarin
ouvre une compétition parmi les artistes italiens pour le livret
d’un opéra à représenter au Palais Royal. Giovan Battista Andreini
avec Ferinda, Francesco Buti avec Orfeo et Margherita
Costa avec sa Festa reale per balletto a cavallo y participent.
Francesco Buti est le vainqueur.
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Roger de Lorraine,
chevalier de Guise, est à Florence. Il remarque Giovan Battista
Lulli (1632-1687), un garçon de quatorze ans, qui s’exhibait sur
une petite estrade, à une foire, en est ravi, et le fait tout
de suite engager au service de Mademoiselle de Montpensier, la
Grande Mademoiselle, qui cherche en effet un garçon italien qui
lui apprenne la langue. Il sera créé "valet de musique et
de chambre" avec Buron et Chabannes.
Fulvio Testi (1593-1646), après
avoir participé à des missions diplomatiques à Turin, à Vienne,
à Madrid, rentre à Modène, où il est arrêté sous l’accusation
d’avoir pris des accords secrets avec Mazarin.
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1647
2
Mars : Luigi
Rossi met en scène son Orfeo devant la cour ;
Giovan Battista Andreini fait partie de la compagnie, ainsi que
le castrat Jacopo Melani et Checca (Francesca) Costa (peut-être
la soeur de Margherita). La représentation de cet opéra est fortement
voulue par Mazarin, qui, par l'intermédiaire de son secrétaire
Benedetti, s’est procuré les meilleurs chanteurs de Rome et de
Florence. Durant les épreuves, Rossi est rappelé en Italie par
la nouvelle que sa femme est mourante. Mazarin lui interdit de
partir ; la femme meurt sans que Rossi puisse la revoir.
Lulli, parmi les spectateurs, est ravi par le spectacle.
Le livret de Margherita
Costa est en tout cas imprimé à Paris, chez Cramoisy; il est dédié
à Mazarin ; peu après, elle publie La Tromba di Parnaso,
avec une préface à la reine, un recueil de poèmes d’occasion dédiés
à plusieurs personnages illustres qui ont assisté ou pris part
à l’Orfeo de Rossi. Elle rentre en Italie avec des lettres
de recommandation de Mazarin.
Francesco Fulvio
Frugoni étudie à la Sorbonne.
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6-17 Juillet :
Révolte de Masaniello à Naples.
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1648
Avril :
L’arrêt des appointements des conseillers des cours souveraines
est annoncé. Mécontentement des magistrats ; le gouvernement
perd leur appui.
29 Avril :
Les conseillers de la Cour des Aides s’accordent avec les conseillers
de la Chambre des Comptes, du Grand Conseil et du Parlement de
Paris pour refuser unanimement les dispositions des ministres,
qui les auraient dépouillés d’autorité, et maintenant voudraient
les ruiner.
12 Mai :
On rédige l’"Arrêt d’union".
13 Mai :
L’"Arrêt d’union", conséquent à la décision du 29 Avril,
est ratifié. (On note que sur les lèvres du cardinal l’"arrêt
d’union" devient un "arrêt d’oignons"…)
15 Juin :
Le Parlement, la Cour de Justice, la Cour des Aides, le Grand
Conseil unis en corps votent dans la salle Saint-Louis une Délibération
en deux articles: dans le premier, on statue que les impôts doivent
être homologués, c’est-à-dire autorisés, par les Cours ;
dans le deuxième, que la détention de police, pour le citoyen
soupçonné d’avoir commis un crime, ne puisse se prolonger au delà
des vingt-quatre heures avant l’ouverture du procès. Ces deux
articles sont évidemment inspirés de la Révolution anglaise.
2 Juillet :
Les magistrats mécontents, après avoir constitué une sorte d’assemblée,
approuvent un programme politique en plusieurs articles. Mazarin
et ses ministres, isolés, sans l’appui de l’armée engagée sur
les frontières, sont forcés à faire ratifier le programme par
la reine.
18 Juillet :
Déclaration royale : toutes les innovations des derniers
vingt ans sont abrogées ; les intendants provinciaux, au
nombre de 17, sont révoqués ; les innovations en matière
de fisc sont annulées ; les adjudications d’impôt sont suspendues.
Les recouvrements sont partout interrompus ; dans les provinces,
le pouvoir passe aux gouverneurs et aux magistrats du lieu. Les
commissaires du roi sont de fait révoqués. Le royaume redevient
une somme de communautés libres.
20 Août :
Condé, peu après avoir perdu Ypres, recule vers la proche plaine,
sûr que l’archiduc Léopold le suivra. Devant Lens, Condé se retourne
brusquement, déclenchant l’attaque à l’impromptu ; il réussit
à surprendre l’archiduc, à le battre, à lui enlever toutes ses
bannières et cent vingt canons. Turenne et Wrangel, le général
allié, envahissent la campagne de Bavière ; Turenne marche
sur Vienne.
24 Octobre :
Le traité de Westphalie est signé. L’empereur Ferdinand III
(1608-1657) signe le traité de paix avec la France
à Münster, et, quelques heures après, celui avec la Suède à Osnabrück.
La nouvelle de la paix rejoint Paris. La victoire des Français
passe presque inaperçue à cause des désordres à l’intérieur ;
mais grâce à ce document, le roi s’assure la grande partie de
la Haute et de la Basse Alsace, et se voit reconfirmé formellement
comme possesseur des évêchés de Metz, Toul et Verdun (qui étaient
de fait soumis à la couronne française dès 1552) ; les projets
d’hégémonie allemands sont annulés. Mais la reine, aussi, croit
venu le moment de réviser les accords qu’elle vient de stipuler
avec les assemblées.
26 Octobre :
"Te Deum" solennel à Notre Dame, pour célébrer la victoire.
À la sortie de l’église, on arrête les parlementaires les plus
obstinés. En particulier, la reine confie à un jeune très dévoué,
Comminges, la charge d’arrêter le président Broussel (âgé de 73
ans). Comminge surprend le président tandis qu’il est assis à
table, dans sa maison de Port-Landry, sur la Seine, avec ses trois
fils et ses deux filles. Entre les cris et les supplication des
filles, le président est arrêté comme il se trouve ; les
gens du peuple, qui accourent, ne réussissent pas à arrêter la
carrosse dans lequel le président a été jeté. La nouvelle vole ;
par les fenêtres les gens commencent à jeter des meubles sur le
toit du carrosse ; Rue de Marmousets, un grand comptoir de
notaire choit ; Quai des Orfèvres, enfin, le carrosse est
détruit. Comminges sort des ruines de la voiture traînant le président
vers la carrosse d’une dame de passage, et qu’il fait arrêter ;
tout autour est une grêle incessante de pierres. Le maréchal Milleraye,
qui vient d’être nommé intendant des finances, fait tirer contre
les fenêtres. Un homme et deux femmes meurent. Le maréchal même
réussit à se sauver après avoir tiré dans la tête d'un porteur.
Paul de Gondi (1613-1679), muni des ornements sacrés, en allant
bénir la foule devant la statue d’Henri IV, passe par là, s’approche,
et se s'emploie à réconforter le mourant. Tout le monde l’entoure,
le presse, le prie d’aller au Louvre supplier la reine de libérer
le président. Qu’il soit là par hasard ou non, il voit l’occasion
de se distinguer devant la reine; il se précipite au Louvre, et
défend pompeusement la cause de la paix. La reine n’a que railleries
pour ce médiateur improvisé ; Gondi, humilié, est mis à la
porte.
27 Octobre :
La Cour a donné des ordres afin que les bourgeois courent aux
armes. Les bourgeois, dès le matin, se sont armés, mais contre
la Cour; le menu peuple en suit l’exemple; en douze heures 1.200
barricades ont été dressées par tout Paris. Le Parlement, en corps
et députation, se rend au Louvre pour demander les arrêtés. La
reine, qui vient de terminer son repas, hurle qu’elle ne les rendra
que morts. La députation retourne sur ses pas ; elle réussit
à passer les barricades seulement en annonçant faussement que
la reine va se rendre. Mais à la cinquième barricade un garçon
rôtisseur pointe l’épieu contre le ventre du président Molé, en
menaçant de le tuer s’il ne leur porte ou Broussel ou Mazarin.
Quelques conseillers se dispersent par les rues, suivis par le
peuple enragé ; d’autres réussissent à rejoindre encore le
Louvre, où la reine se laisse aller à une scène outrageuse, menaçant
de pendre les arrêtés et la délégation aux fenêtres, bien que
les princesses et Mazarin épouvanté cherchent à la calmer. La
princesse d’Angleterre, à ce point, fait remarquer qu’elle voit
Mazarin comme un autre Stafford, le ministre anglais pendu par
les révolutionnaires. A ce dernier mot Mazarin décide, et signe
deux lettres pour la libération du président Broussel.
Mazarin obtient un
prêt de Herwarth ; l’argent lui permet de continuer la guerre
contre l’Espagne, et fait avoir au banquier la charge de surintendant
des finances.
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1649
5-6 Janvier :
La veille, pour distraire les petits Louis et Philippe, la reine
partage avec eux un gâteau, et boit une bouteille d’hypocras.
À trois heures du matin, on éveille le roi et Monsieur, et on
les fait monter dans un carrosse qui les attend à la porte du
jardin du Palais-Royal (ancien Palais-Cardinal, ayant appartenu
à Richelieu et laissé en héritage à la couronne). Mazarin part
avec eux pour Saint-Germain.
Lulli termine son
service auprès de la Grande Mademoiselle; il se retrouve presque
abandonné.
La Fronde persécute aussi les artistes italiens; Giacomo Torelli
est emprisonné, Luigi Rossi doit se cacher, et les castrats (symbole
de la présence de Mazarin) échappent à peine au lynchage.
Le Parlement ordonne le démantèlement de la Mazarine, et sa mise
en vente avec les meubles du cardinal. L’ordre n’est pas exécuté.
30 Janvier :
Charles Stuart est décapité à Londres, peu après deux heures de
l’après midi].
11 Mars :
La Paix de Rueil met fin au siège.
Gabriel Naudé écrit
le Mascurat, sur les mazarinades (les quelque 4.000 satires
et pamphlets par lesquels le cardinal a été mis en chanson).
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1650
Janvier :
Le cardinal fait arrêter le Grand Condé, Conti et Longueville,
dont il craint l’influence.
Décembre :
L’"Union des deux Frondes", des magistrats et des princes,
réussit enfin à mettre à la porte le cardinal. Le cardinal est
forcé à s’exiler dans l’électorat de Cologne.
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1651
29 Décembre:
L’arrêt du Parlement pour la vente
de la Mazarine est révoqué.
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1652
La peste frappe une
partie du royaume. L’armée française doit abandonner l’Italie
du Nord et la Catalogne.
La Saint-Jean
d’été : Louis XIV vient de passer
la journée avec le cardinal et ses neveux à Melun. À six heures,
il fait dire à Pierre de La Porte, son valet, qu’il veut se baigner.
En le déshabillant, La Porte voit qu’il a été sodomisé. Il avertit
immédiatement Anne d’Autriche, qui le remercie en peu de mots
et ne fait rien. Bien que Mazarin ait été accusé par les historiens
d’avoir abusé du roi, plus vraisemblablement le responsable a
été Paul Mancini, ami favori de jeu et de chasse du roi.
Mlle de Montpensier,
vêtue en homme, s’engage avec passion dans les troubles de la
Fronde, escaladant les remparts d’Orléans et faisant tirer les
canons de la Bastille contre les troupes royales au milieu des
combats du faubourg Saint-Antoine. Parmi ces combats, Paul Mancini
meurt, percé de coups ; sa perte est déplorée vivement par
Louis XIV.
21 Octobre :
Le roi rentre à Paris, que le Grand Condé a quitté une semaine
avant.
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1653
Nicolas Fouqué (1615-1680),
maître des requêtes, intendant provincial, protégé du cardinal,
devient surintendant des Finances ; il sera destitué en 1665.
3 Février :
Le cardinal rentre à Paris.
23
Février : Louis
XIV fait la connaissance de Lulli, et lui fait choisir au dernier
moment un rôle dans le Ballet de la nuit, auquel le Roi
même prend part. Lulli, qui fait bonne impression, est nommé "compositeur
de la musique instrumentale".
23 Juillet :
Mort de Gabriel Naudé.
En Août, les
derniers foyers frondistes (dans la Guyenne) sont éteints. La
paix est rétablie.
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1654
11 Mai :
Abdication de Christine de Suède.
7 Juin :
Le sacre de Louis XIV est célébré en des circonstances difficiles :
le bourg de Corbeny est à demi détruit par la guerre, et les campagnes
sont douteuses. Le cardinal ne veut pas que le jeune monarque
sorte de Reims ; le sacre ne pouvant être accompli sans le
pèlerinage au sépulcre de Saint Marcolphe (dès les premiers Valois),
le cardinal ordonne que la caisse soit portée au roi. Cette forme
de pèlerinage renversé (c’est la relique qui va au roi, et non
le contraire) sera adoptée aussi par Louis XV et Louis XVI.
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7 ou 8
Juin : Mort de Giovanni Battista
Andreini.
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1655
7 Octobre :
Bussy-Rabutin (1618-1693) écrit du camp d’Angres à Mme de Sévigné
(1626-1696) : "[…] Monsieur le
Cardinal a été une seconde fois à l’armée, pour voir Condé et
Saint-Ghislain, et pour laisser ces places jusqu’au printemps.
Son Éminence m’a fort bien traité, et m’a fait avoir mille écus
pour achever ma campagne".
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Mort de Giovan
Battista Pamphili, pape Innocent X.
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1656
Fondation de la
Charité de Tours ; le roi lui donne 4.000 écus de rente.
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1657
Alliance entre la
France et l’Angleterre de Cromwell.
On statue que le
Conseil d’État doit être constitué à 80% de juristes ; le
nombre des conseillers est à jamais fixé à trente-deux .
Atto Melani, agent secret de Mazarin, est nommé gentilhomme de
chambre.
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1658
Juin :
Marie Mancini devient la maîtresse de Louis XIV.
Durant l’été, "Guerre
des Sabots" en Sologne.
26 Octobre :
Mazarin conseille à Philippe d’Orléans d’acheter Saint-Cloud au
financier huguenot d’Herwart, pour 240.000 livres.
Le cardinal propose
à Daniel de Cosnac de devenir premier aumônier de Monsieur. Daniel
de Cosnac méprise Monsieur à cause de son effémination ;
il hésite et consulte des amis, qui l’encouragent à refuser. Tandis
que Cosnac réfléchit, on lui raconte qu’une querelle à table a
dégéné à tel point que Monsieur, en dépit de sa soumission "féminine",
a jeté une assiette sur le chef du Roi. Cosnac écrira dans ses
Mémoires: "Cette action, quoique inconsidérée,
me paraissant partir d’un bon coeur qui ne peut souffrir d’injures,
fit plus d’effet sur moi que le conseil de mes amis". Il
dit à Mazarin: "Je craignais que Monsieur ne fût qu’un joli
prince, mais je vois qu’il y a en lui de quoi faire un homme.
De tout coeur j’entrerai à son service". Bien que
Mazarin montre d’en être ravi, il est sérieusement préoccupé :
la conduite de Monsieur, comme montre son sang-froid en bataille,
n’est pas aussi féminine que ses préférences sexuelles le feraient
croire.
25 Juin :
Le cardinal, qui a réussi à attirer à son côté l’Angleterre, cause
la chute de l’Espagne en déclenchant l’offensive par terre et
par mer, qui se conclut avec la victoire des Dune et la prise
(à cette date) de Dunkerque.
Molière rentre à
Paris.
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1659
Août:
Commence la négociation de la paix des Pyrénées; elle se conclut
avec l’acquisition du Roussillon, de la Cerdagne et de quelques
places fortes de l’Artois.
7 Novembre:
Paix des Pyrénées.
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1660
9 Juin :
Mariage de Louis XIV avec l’infante Marie Thérèse à Saint-Jean-de-Luz.
22
Novembre : À l’occasion
des fêtes nuptiales, Francesco Cavalli mets en scène son Xerse.
L’opéra avait déjà été représentée en 1647 à Florence. Cavalli,
en effet, devait composer un opéra nouveau, Ercole amante,
mais le retard dans la construction du Théâtre des Machines et
la maladie du cardinal Mazzarino ne l’a pas permis. La version
française de Xerse comprend des entrées composées par Lully.
L’Ercole amante sera représenté seulement en 1662; le roi
même y jouera le rôle du Soleil
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Francesco Fulvio
Frugoni fait imprimer à Venise le roman La vergine parigina,
dédié à sa patronne Aurelia Spinola, duchesse du Valentinois,
veuve d’Ercole Grimaldi, à ce moment-là en exil à Paris.
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1661
Janvier :
La troupe de Molière est autorisée à se produire dans le théâtre,
à demi ruiné, du Palais-Royal.
9 Mars :
Mort du cardinal Mazarin.
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